Le KUMU : le musée moderne de Tallinn : un concept follement estonien

Facebooktwitterpinteresttumblrinstagram

14/09/2016

Durant notre passage à Tallinn en Estonie, impossible de passer à côté de la visite du KUMU (kunst Museum). Ce nouveau musée de l’art moderne ouvert depuis 2006 fait en effet la fierté des estoniens.  Et pour cause, c’est l’un des 5 musées d’art du pays et sûrement le seul exclusivement réservé à l’art moderne.

img_3908
Etranges sculptures de têtes de bébés sur l’esplanade du KUMU
img_3899
Hall d’entrée. Tout est fait pour bien accueilli le visiteur (vestiaires, caisses, boutiques, restaurant)
Il est bien étrange ce musée. Son emplacement géographique déjà : au milieu d’un parc, un peu à l’écart de la ville en face de la residence présidentielle et du célèbre palais de Kadriorg.
img_3826
Architecture contemporaine de béton et de verre. Appréciez la hauteur du bâtiment.
Et puis il y a son architecture : un énorme bloc en pierre et en verre en forme de demi-cercle qui est posé là sans explication. après recherches, j’apprends que c’est un architecte finlandais à l’origine de cette folie.
Mais le non conventionnel ne fait que commencer.
On rentre par le rez de jardin et là on se mange toute la hauteur sous plafond du bâtiment d’un seul coup d’œil. Vu tout cet espace vide, mais d’un vide magistralement artistique, je me pose tout de suite la question mais où on-t’il pu fourrer leurs toiles.
 img_3863
La réponse arrive vite : on accède au premier niveau du musée (il y en a 3) par une longue rampe d’accès généralement réservée aux personnes à mobilité réduite. Je comprends que le coeur du site se concentre dans le ventre du demi cercle dès lors que nous ouvrons à l’aide d’une pression sur un bouton, une grosse porte avec un hublot.
img_3860
Et quel ventre, les espaces sont immenses, hauts.
Mais rien ne va.
Je suis déroutée : tout est géométrique à l’excès, il n’y a pas ce rituel qui veut qu’un musée soit une enfilade de salles ou les toiles sont symétriquement disposées.
img_3865
C’est tout le contraire :
Les trois niveaux sont de gigantesques open spaces, les murs sont incurvés, les toiles sont disposés sans que ma logique puisse comprendre quelque chose.
 img_3827
C’est choquant : je me sens vieille et flétrie dans toute cette coulée avant-gardiste.
Pour les œuvres exposées, c’est du même acabit.
On veut me remuer de l’intérieur : une succession d’oeuvre en rapport avec la culture estonienne , de la période classique du XVIIIeme,en passant par l’ère soviet jusqu’à nos jours est étalée sans filtre devant mes yeux.
img_3866
l’énigmatique salle des bustes
Il y a cette salle des bustes d’hommes et de femmes reconnus dans tout le pays  qui murmurent tous quelque chose.
Ils sont là figés de partout, sur le mur, sur des colonnes en verre et ils nous parlent.
J’ai envie de ne retenir que les belles couleurs vives de Janson ou Magi pour sa façon si particulière de peindre mais voilà j’ai vu le tableau de Toomik « the monthlies » et je suis scotchée.
Il a osé !
C’est sale, indécent mais il fallait et il l’a peint pour mes yeux éberlués.
La visite de l’expo permanente se conclut par un tour dans l’expo temporaire  à ce moment consacrée à la mode féminine française au xviii e siècle : une vraie madeleine de proust qui a émerveillé ma journée.
img_3875
exposition temporaire sur la mode féminine au XVIIIème siècle
Imaginez juste un hall entier remplie de toilettes en tissus précieux qui, si vous aviez la chance de les porter vous ferez ressembler à Princesse Sarah…
Un délice !
Pour conclure, je vous conseille vivement de passer par le Kumu et de vous faire votre propre avis.
Il n’y a pas de musée plus choquant que le KUMU (que j’ai eu la chance de visiter jusqu’à présent). Mais après tout, l’art n’a t’il pas pour vocation de déranger nos consciences et nous faire évoluer sur un point.
img_4009
Sculptures de fauteuils en pneu de caoutchouc
N’hésitez pas à commenter et encore mieux à nous faire part de votre expérience KUMU.
Bonne visite !