Dernière étape sur la route des Tsars : le monastère de Ganina Yama à Ekaterinbourg

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 10/10/2016

Aujourd’hui, on voulait prendre le temps de vous parler de notre visite au Monastère de Ganina Yama situé dans la fôret russe à une dizaine de kilomètres de Ekaterinburg.

Résidant dans le centre durant notre passage dans la dernière ville russe ayant accueilli le tsar Nicolas II et sa famille, on a donc opté pour un Uber afin de nous rendre sur le site.

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Parking et entrée du monastère

Uber ça coûte pas grand chose en Russie et on vous le conseille vivement. C’est moins q’un taxi où le tarif varie en fonction de votre faciès et de votre niveau de compréhension du russe aussi .

Notre chauffeur met un peu moins de 45 minutes pour nous mener à bon port. On est sorti de la ville, on a emprunté une autoroute et on est sorti à un embranchement dans la forêt. On s’est enfoncé encore d’au moins un kilomètre et là on a commencé à voir une haute palissade en bois qui formait une enceinte, comme celle d’un château fort. On pouvait déjà voir des coupoles dorées dépasser, mais rien de plus.

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Exemple de chapelle du monastère

J’adore, ça sent déjà l’Histoire de la Russie Impériale d’ici. Je frémis à l’idée de découvrir ce lieu devenu saint après que les Romanov y est étaient enterrés lors d’une nuit d’été de 1918. Cela me fascine. Et j’ai même réussi à emballer un peu Samir en lui vendant ce bout d’histoire.

Il est 15h00, le taxi nous dépose sur le gigantesque parking de grès bordé de châtaigniers et de pins.
L’entrée est juste devant nous ; c’est une maison en bois sombre percée d’une arche qui se profile en continuité de l’enceinte. C’est joliment rustique.

Un vieil homme sûrement accompagné de sa fille et sa petite fille se recueille et fait un signe de croix devant l’entrée. N’oublions pas qu’il s’agit d’un lieu de culte pour tous les orthodoxes. Et surtout c’est un monastère.

Nous passons silencieusement sous l’arche et là un monsieur ressemblant plus à un papi russe qu’un agent de sécurité me tend un tablier rouge.

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Le tablier rouge prêté à l’entrée du site pour les femmes en pantalon.

Oui, mais encore ? Je mime la dame qui me précède et me drape à mon tour de la taille jusqu’aux chevilles sans trop savoir pourquoi (j’apprendrai par la suite que c’est une tenue de femme respectueuse pour pénétrer dans un monastère) et prends la précaution de couvrir mes cheveux (pour moi ce sera la capuche de ma doudoune mais il y a aussi la possibilité d’emprunter de jolis châles russes).

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Buste en bronze du défunt Tsar Nicolas II

On prend la grande allée principale devant nous et déjà on peut admirer la beauté de l’endroit où nous avons eu la bonne idée de venir. Face à nous un buste en bronze du défunt tsar et derrière toute une forêt aux couleurs de l’automne qui tente vainement de camoufler de luxuriantes chapelles toutes baties en rondins de bois et aux dômes scintillants sous les rayons du soleil.

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Forêt de Ganina Yama, écrin de verdure dans lequel est établi le monastère

L’ambiance est mystique, les visiteurs sont silencieux et le plus grand respect semble régner en maître ici comme si nous étions dans une cathédrale à ciel ouvert.

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Une des sept chapelles

On se dirige spontanément vers un une des sept chapelles que compte le monastère. Derrière , Il y a un rassemblement de visiteurs qui autour d’une grande croix orthodoxe plantée dans le sol écoutent silencieusement leur guide. Nous comprenons rapidement qu’il s’agit là de la place précise où la plupart des corps de la famille impériale ont été enseveli puis retrouvé sous la Présidence de Boris Ietsine. C’est poignant ; une émotion forte est palpable : nous sommes là autour d’une fosse commune tapissée de feuilles mortes aux douces couleurs ambrées et nous trouvons l’endroit magnifique : c’est incongru, non ?.

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Ponton encerclant la zone d’exhumation des restes de la famille impériale
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Croix orthodoxe au centre de la fosse

 

 

 

 

 

 

Après quelques instant de communion sur le ponton couvert qui encercle ce pieux tombeaux, nous rentrons successivement dans les diferéntes chapelles. Le constat est édifiant et identique à chaque fois. Nos yeux sont sous le coup de tant de charme. leur beauté extérieure n’a d’égale que la chaleur de leurs choeurs boisés. Il y a un côté simple la dedans qui est accentué par la richesse des icônes colorées dans chacune d’entre elle. Les cierges allumés par les fidèles et alignés sur les candélabres créent une atmosphère intimiste.

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Fosse de laquelle ont été exhumé les restes d’une partie de la famille impériale russe
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Une des chapelles

On quitte l’univers feutré de ces lieux de cultes pour se diriger vers le petit musée consacré à la biographie des Romanov et à la situation géopolitique de la Russie durant le règne du dernier tsar.

Encore une fois, c’est un bon point. Ce petit musée situé en sous-sol de la principale église est très bien documenté. Une petite exposition sur panneaux nous renseigne à l’aide de photos et de commentaires en anglais sur les habitudes de la famille impériale.

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Musée en sous-sol de la principale chapelle
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Vitrines d’archives de la Russie pendant la révolution

 

 

 

 

 

 

S’en suivent des pièces regorgeant de vitrines abritant des trésors d’archives russes. Hélas, à ce stade de la visite, tout n’est plus expliqué en anglais mais qu’en cyrillique.

Tout à la fin du parcours, il y a une reconstitution du sous sol de la villa Ipatiev, dans lequel ont été exécuté Nicolas II et sa famille. C’est à vous glacer le sang.

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Reconstitution de la cave de la villa Ipatiev, dans laquelle a été exécuté le tsar, sa famille et quelques domestiques proches.

Nous ressortons de là bouleversés mais heureusement apaisés par la sérénité des lieux.

Notre visite du Monastère s’achève ainsi, nous repartons par le même chemin qu’à notre arrivée, jetons un dernier regard attendri à l’imposante sculpture de bronze représentant les enfants du tsar, une bougie à la main. Quelle triste sort que le leur !

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Imposante sculpture des enfants du couple impérial.

Nous nous arrêtons à la boutique souvenir qui ne manque pas de charme, elle non plus. Nous ne boirons pas de café chaud dans la cafétéria d’en face, nous devons déjà rentrer : il est plus de 17h30, la nuit va bientôt tomber, et nous n’avons pas de réseau internet pour commander un Uber pour rentrer en ville.

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Vue d’ensemble en direction de la sortie

Notre quête de recherche de 4G nous pousse à nous éloigner, et traverser un bout de la forêt sur quelques centaines de mètres. Nous avons adorer nous y perdre. Je vous laisse voir les photos pour comprendre. Arrivés sur le bord d’une route, nous avons enfin retrouvé le réseau et avons pu partir.

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Petit chemin de bois dans la forêt face à l’entrée du monastère

Vous l’aurez compris, si vous passez dans ce coin de la Russie, prenez le temps de vous rendre à Ganina Yama car cela vaut vraiment le coup surtout si vous êtes férus d’histoire.

Tous les commentaires et les les questions concernant cet article sont les bienvenus !

Bonne visite 
 INFOS PRATIQUES

Il y a des bus pour s’y rendre et repartir mais hélas ils sont extrêmement peu fréquents : ne vous faites pas piéger !
Pas de réseau internet mobile sur place (que du Edge)
Pour les dames, venez venues d’une jupe longue si vous ne souhaitez pas porter de tablier rouge
Pensez à quelque chose pour vous couvrir la tête
Les photos même sans flash sont interdites à l’intérieur des chapelles
Il y a la possibilité d’avoir une visite guidée du musée par un moine
L’entrée est gratuite mais vous pouvez prévoir quelques roubles pour acheter des cierges (pas de DAB aux alentours) ou juste aider à l’entretien du site.
comptez 2 heures pour une visite complète